Bagages

Je cherchais un thème de billets en dehors des Jeux olympiques et paralympiques d’une part, du handicap et du validisme de l’autre. Dans mes billets ces temps-ci, les deux sujets se mélangent et il m’est bien difficile de parler d’autres choses. J’aimerais pourtant car mon engagement social et politique est loin de se résumer à ces deux questions. J’y suis un peu assignée par mon immersion au cœur de l’organisation olympique et paralympique. Heureusement, la bande a fêté les quatorze ans du blogue dimanche, donnant ainsi un peu de respiration. Il va néanmoins falloir vous habituer au moins dans les prochaines semaines à ce que je concentre mon propos sur ces deux thématiques ; j’ai tant à dire !
Je lisais donc ce matin la newsletter de France info en quête d’un sujet « autre » et voilà que je tombe sur les nouvelles règles en matière de bagages dans les trains. Le chapeau m’a smashée : première phrase « vous devez simplement être en mesure de porter vous-même en une seule fois vos bagages ». Tel est l’argument de la SNCF pour indiquer la limitation à deux valises et un bagage à main par voyageur sous peine d’amende de 50 euros.
En pleine complaisance paralympique, cette allégation ne devrait pas manquer d’interpeller la fédération handisport pour lancer une nouvelle discipline : le port de deux bagages avec un seul bras, ou une seule main, ou pas de bras et pas de main, ou les deux mains prises par des cannes, ou par une seule qu’elle soit blanche ou anglaise, ou par le maniement d’un fauteuil roulant, ou par une absence partielle ou totale de force musculaire sur les membres supérieurs, qu’il s’agisse d’une maladie dite invalidante ou d’une simple fatigue liée à l’âge… Je m’arrête là, vous avez compris le caractère profondément validiste de cet argument.