Au moins douze personnes sont mortes dans un naufrage au large de Boulogne. Les commentaires des autorités locales et nationales m’ont particulièrement mise en colère, ceux-ci se concentrant sur la responsabilité pleine et entière des passeurs. Il y a eu le ministre de l’Intérieur que l’on voudrait définitivement démissionnaire qui a fait son show habituel avec les forces de l’ordre, solution à tous les problèmes ; mais il y a aussi un homme dont j’ignore la qualité qui, sur France Info, a déploré les piètres conditions de navigation, la surcharge du bateau, la non-protection des personnes…
C’est un fait indéniable. Des passeurs extorquent de l’argent à des migrants en leur promettant de leur faire passer les frontières sans certainement leur proposer des couchettes de première classe. Mais c’est un fait tout aussi indéniable que ces passeurs font partie d’une longue chaîne qui part de pays où la misère est insupportable et arrive dans des entreprises occidentales qui utilisent ces migrants de préférence sans papiers en les payant au lance-pierre avec des conditions de travail aussi déplorables que les conditions des traversées.
L’hypocrisie de la droite et de l’extrême droite n’a d’égale que celle des entrepreneurs qui participent activement à ce trafic d’êtres humains au service de la rentabilité économique et de la croissance. Ce n’est pas autre chose que l’esclavage et la traite négrière qui a permis le décollage économique de l’Occident en plein « siècle des lumières » ! Ma dernière lecture sur le sujet est L’Opposé de la blancheur : réflexions sur le problème blanc, de Léonora Miano (2023). Ne vous en privez pas.
Oui, moi aussi j’ai relevé sur France Inter que les morts étaient dues aux passeurs. C’est un peu court. Pourquoi y a-t-il des passeurs ? Des frontières fermées ? Des pays en grande difficulté pour ne pas dire plus ? Des personnes qui au risque de leur vie cherchent à passer en Angleterre dans ce cas-là ?
Je note le livre de Léonora Miano que je chercherai à la bibliothèque.
Merci de votre commentaire.