Le bureau de vote où, lors des européennes, j’ai été assesseure titulaire basse vision pour la deuxième fois, était hébergé dans une école maternelle. Je suis arrivée à 7 h 30, et suis repartie aux alentours de minuit. Entre les deux, j’ai eu besoin d’aller aux toilettes. Quand j’y suis allée la première fois, j’ai été saisie. Face à un lavabo collectif qui m’a ramené en enfance, il y avait une rangée de w.c. miniatures simplement séparés d’un petit paravent fixe. Cela formait une série de petits box qui n’étaient pas fermés par une porte.
Je comprends que, pour faciliter le travail des personnes qui s’occupent des enfants, avoir une vision générale sur une quinzaine d’entre eux est important. Je comprends également que l’on ne puisse pas mettre ces enfants dans des cabines qui se verrouillent, pour des questions évidentes de sécurité. Par contre, je ne comprends pas que l’intimité de ces enfants soit réduite à un paravent trop court pour les dissimuler au regard des autres quand ils s’habillent ou se déshabillent, et à peine suffisant quand ils sont installés sur les toilettes. Quant à l’adulte qui les surveille… Une porte à simple battant ne le gênerait sans doute pas et permettrait de garantir aux enfants un peu d’intimité alors qu’ils font leurs besoins.
Qu’ai-je dit là ? L’intimité des enfants ! Mais où va-t-on ? Je sais, je ne respecte rien de ce qui fait violence notamment de ce qui est soi-disant justifié par le soin ou la sécurité. Ce sont les mêmes arguments qui président au placement institutionnel des personnes handicapées, malades et/ou âgées et aux mauvais traitements dont elles sont au quotidien les victimes. De quoi je parle ? Rendez-vous dans l’IME le plus proche au moment de la toilette ; et on en reparle.