J’ai reçu un mail de la Direction des solidarités de la Ville de Paris m’invitant à répondre à un questionnaire cherchant à mesurer « l’impact du vieillissement de la population sur les déplacements dans le Grand Paris ». Il est destiné aux plus de 65 ans… je n’en encore que 59. Au vu de l’expéditeur, je le reçois très certainement parce que je suis bénéficiaire des aides du Centre d’action sociale qui n’a jamais fait le distinguo dans ses communications entre « handicap » et « troisième âge » ; un archaïsme qui a la vie dure !
Je m’en vais regarder ledit questionnaire ; je remarque d’emblée que les documents joints sont un PDF qui ne me paraît pas indexé ; l’éditeur est l’Apur, bien connue pour produire des documents non conformes RGAA. Cela reste donc dans l’ordre des choses. Quant au court texte de présentation, il confirme que le questionnaire est « ouvert à destination des personnes âgées de 65 ans ou plus », le paragraphe en dessous précisant « Quel que soit votre âge »… Bigre.
Je passe les différents écrans (après avoir appliqué un fort niveau de zoom) ; j’arrive déjà à la fin ; on ne m’a pas demandé mon âge, ce qui semble bien indiquer que le « tri » s’est fait au moment du choix du fichier d’envoi. Je remarque que l’identification d’un handicap n’est pas privilégiée dans les questions et que celles-ci sont majoritairement formulées de manière à ce que « je » (répondant) exprime ce qu’il ne peut pas ; et non pas de manière à identifier ce qui n’est pas adapté : « J’ai du mal à m’orienter dans le métro » vs. « La signalétique du métro n’est pas adaptée. »
Vous sentez la nuance ? Tant que le problème sera considéré comme étant du côté des personnes, les choses n’évolueront pas. Elles n’évolueront donc pas. Quant au nombre de répondants au vu du moyen choisi pour cette enquête (du numérique non accessible), je ne le saurai jamais mais j’en souris ; cela m’évite de m’en irriter outre mesure.