La (magnifique) grève des éboueurs parisiens avec blocage des sites d’incinération a été l’occasion pour beaucoup (ou quelques-uns, je ne sais pas) de prendre conscience de notre production de déchets. D’aucuns, bien sûr, ont raté cette occasion de trier un peu plus, un peu mieux : dans mon quartier, riche en « bennes Trilib’ », j’ai pu remarquer que celles-ci n’ont pas débordé pendant que nos trottoirs accueillaient de jolis monticules de poubelles emballées ou non.
Je ne sais pas grand-chose de leur efficacité réelle mais j’y mets mes emballages plutôt que dans la poubelle jaune de mon immeuble, considérant que celle-ci est souvent souillée alors que les bennes Trilib’ semblent plus sûres dans la qualité des déchets recueillis. Autrement dit, celles et ceux qui font le déplacement jusqu’au Trilib’ (100 mètres en ce qui me concerne) semblent être particulièrement sensibles au tri, et à sa qualité.
On l’aura compris, j’en suis. Je regrette d’avoir dû arrêter de composter après que le jardin partagé ait réduit le volume de collecte ; j’attends donc avec impatience que les déchets alimentaires (des épluchures en ce qui me concerne) soient collectés dans mon quartier ; quand je compostais, une fois déduits ces déchets et les emballages, je ne produisais que 10 litres de poubelle tout-venant par semaine. J’ai idée que ce n’est pas beaucoup (mais je peux me tromper).
Quant aux emballages… Je remarque que j’en produis beaucoup et que je suis loin de pouvoir me prévaloir du principe selon lequel le déchet le mieux recyclé est celui que l’on ne produit pas. Comment faire pour les réduire ?
1/ Acheter en vrac : c’est tout à fait hors de mon budget. Les épiceries de vrac vendent du bio hors de prix car plus c’est vrac plus c’est cher, écolobranchitude oblige. Je bénéfice grâce à mon bailleur d’un accès à Vrac Paris où je me fournis en fruits secs et à coques mais guère plus. J’utilise des sacs en tissus fabriqués par maman dans de vieux draps. Les supermarchés proposent aussi du vrac ; j’y prends quelques produits d’épicerie mais on ne peut pas tarer ses propres sacs ou bocaux ; il faut donc utiliser les sacs papier (ou plastique parfois) proposés.
2/ Éviter les fruits et légumes préemballés au kilo : une fois encore, c’est hors de mon budget. Les choses s’améliorent un peu avec l’obligation pour les supermarchés d’avoir une certaine quantité de vrac primeur mais il n’est que rarement moins cher que les fruits et légumes en barquettes, filets et autres. Et, une fois encore, l’impossibilité de tarer ses propres emballages oblige à utiliser des sacs sauf à acheter à la pièce. Je m’y amuse parfois : dix carottes, cinq tomates, deux poireaux, quatre pommes… hors sac. Les caissières râlent même si je présente chaque produit par catégorie.
3/ Acheter viande et fromage à la coupe ; c’est également hors de mon budget ce d’autant que ma déficience visuelle ne me permet pas de contrôler la quantité de produit servi ni de voir les étiquettes de prix. Et n’allez pas me dire que les gentils commerçants de quartier y seront forcément attentifs et ne tenteront pas de me fourguer plus de marchandise que demandée : pas de pitié pour les bigleux ; tu ne vois pas, raques !
4/ Éviter les produits transformés (laitages, biscuits, boissons…) en portions individuelles : j’ai ici une certaine marge de manœuvre avec comme limite les DLC, ce d’autant que je vis seule. Je fabrique mes yaourts, crèmes, biscuits, compotes ; mais achète quelques laitages en portion dont je peux dépasser la DLC car ils ne sont pas ouverts, quelques biscuits que je transporte pour mes piques-niques judo et bois un soda par semaine. Je congèle en petits pots en verre crème fraîche, pesto, gingembre ainsi que des parts de fromage pour ne pas jeter… Pour ce qui ne se congèle pas, ça devient compliqué.
Quoi qu’il en soit, même contrainte par mon faible budget et le fait que je vive seule, je ne pense pas atteindre les 375 kg par parisien·e par an indiqué dans le tableau de ce PDF p. 20. Mais peut-être que je me trompe. Comment savoir ?
— Va falloir peser !
Tu as raison, Caddie, on va adorer. On commence le 1er mai, pendant deux mois. Cela donnera une indication ! Pour quoi faire ? Avoir conscience des choses parce que ce me semble l’élément indispensable pour modifier ses comportements. N’est-il pas ?