Même si Helgant ne se promène pas loin dans le quartier, nous rencontrons de nombreuses personnes qui s’arrêtent sur lui. Ce lundi 15 août, une femme s’arrête et me dit qu’elle le trouve beau et demande si elle peut le caresser. Elle me parle alors du souvenir de son propre chien, également un grand berger, lorsqu’elle était petite, au Vietnam, son pays natal, en pleine guerre.
Son chien partageait son quotidien, dormant à côté d’elle, mangeant comme elle, car la famille était pauvre. Puis les bombardements ont détruit sa maison, attaque qui a blessé son chien. Un ami de la famille a pu le soigner puis le garder, laissant cette petite fille venir le voir librement. Puis, la famille a dû partir loin, quitter le pays.
Cette femme se rappelait s’être retournée au moment de prendre l’avion vers la voiture où le chien était attaché pour ne pas la suivre. Elle me dit qu’elle ne pensait pas que les chiens pleuraient, mais avoir vu couler des larmes sur le museau de son compagnon.
Ses propres larmes coulaient en me parlant de son souvenir si vif encore et j’avais moi-même les larmes aux yeux. Un moment poignant sur un bout de trottoir, terminé à cause des aboiements hargneux d’un autre chien de l’immeuble, toujours désagréable. C’était un moment très fort, rempli d’émotions.