[Blogue V1 2010-2022 – Réédition]
J’ai l’impression d’inventer l’eau chaude si je dis que l’un des mécanismes de base de l’infantilisation des adultes soit, selon les époques et les lieux, les femmes, les handicapés, les esclaves et leurs descendants, les étrangers, etc. est de les nommer par leur seul prénom. Que penser, dans ces conditions, du choix d’une candidate aux élections législatives de mettre en avant sur ses affiches son prénom au détriment de son nom de famille ? Je remarque que sur ces mêmes affiches, l’inscription du nom de son de suppléant, un homme, ne voit pas de variation dans la taille des polices.
J’ai fort peu de considération pour cette dame qui, en plein mouvement populaire d’union des forces de gauche, a décidé de maintenir sa candidature contre la candidate Nupes au motif qu’il s’agissait de SA circonscription, comme si les électeurs appartenaient à ceux qui sont élus. Son choix de saborder un bon siècle de luttes féministes et quelques autres de luttes antiracistes sur ses tracts électoraux ne m’a évidemment pas réconcilié avec elle.
J’en cherche toujours le motif… Souhaite-t-elle faire plaisir à ces dinosaures du parti socialiste ravis de soutenir contre le Grand Mélenchant Loup une gentille Petite Chaperon rose qui les rajeunissait un peu ? Souhaitait-elle dissimuler son nom de famille que d’aucuns, c’est-à-dire la frange la plus raciste de notre société, auraient pu rejeter ? A-t-elle succombé aux sirènes nombrilistes des « communicants » de Tonton et de leurs héritiers qui rôdent toujours dans les entourages politiques pour y promouvoir une image Ultra Brigh des moyens de propagande pour le plus grand bonheur électoral de l’extrême droite ?
Je l’ignore mais je me réjouis que les électeurs concernés n’aient pas succombé à cette régression politique majeure qui aurait consisté à élire au Parlement une femme d’origine marocaine qui ne souhaitait pas dire son nom.