Cachez-moi ce…

Je continue sur la question des violences faites aux enfants.
Je suis membre de l’Observatoire de la liberté de création et nous réfléchissons souvent à l’application de la loi de 1949 qui contrôle les publications à destination de la jeunesse. Depuis 2024, le dessinateur Bastien Vivès doit faire face à des poursuites judiciaires suite à des actions d’associations de « protection de l’enfance ».
À l’occasion de la fixation de la date de l’audience (en mai), Agnès Tricoire, directrice de l’Observatoire de la liberté de création, a participé à un débat sur France Culture. Je passe sur les piètres arguments de sa consœur à qui je ne confierais pas la défense de mes droits si mes romans étaient attaqués par des réactionnaires ou des féministes, les deux se rejoignent malheureusement aujourd’hui dans les tentatives d’atteintes à la liberté de création.
Je fais court et vous renvoie à l’ouvrage L’œuvre face à ses censeurs qui retrace vingt ans d’atteintes à la liberté de création et vous donnera des clés pour mieux comprendre les enjeux. Je reviens à l’intervention d’Agnès Tricoire, dont je retiens une phrase (de mémoire) : « On interdit ce que les adultes ne veulent pas voir. » Tout est là.
Pendant que les enfants sont maltraités, exploités, violés le plus souvent dans le cercle de famille, mais également dans les institutions éducatives, pour les protéger, on interdit ce qui pourrait faire état de ces violences, les rendre visibles, plutôt que de mettre en cause cette culture qui produit ces violences. Les violeurs et les abuseurs peuvent dormir tranquilles : les associations qui soi-disant protègent les enfants cachent de notre vue ce dont ils sont victimes leur interdisant de fait d’identifier leur souffrance.