Patient 17

Dans le cadre du protocole de recherche clinique que je suis à la Pitié-Salpêtrière, je suis « le patient 17 » (au masculin neutre). Je trouve que cela fait un très joli titre pour un roman. Mais pour écrire un roman, il faut une histoire, et être capable, à mon sens, de se mettre à distance.
Cela fait quatre mois que je cherche cette histoire. Je ne la trouve pas. Je ne sais pas si je la trouverai. Je cherche encore. J’ai écrit ces cinq lignes il y a quelques jours, je ne sais pas les continuer. Je ne sais pas (encore) me mettre à distance.

– Elle est partie ?
– Oui.
– Dommage…
« Combien de temps lui reste-t-il ? » La question n’effleure pas le médecin ; l’infirmière la chasse en même temps qu’elle jette en vrac la perfusion où perlent encore quelques gouttes de sang.