Au soir du deuxième tour des législatives, j’ai décidé qu’à compter du 8 juillet 2024 je ne voterai plus pour des candidats ou des formations politiques qui ne respectent pas scrupuleusement les règles d’accessibilité dans leur communication, notamment numérique. J’ai bien conscience que les enjeux à venir risquent de rendre cette position totalement illisible au commun des candidats et des formations politiques. Cette position est déjà illisible depuis les quelques scrutins où je la défends. Jusqu’à présent, j’ai cédé à la pression de l’urgence, aux arguments de la méconnaissance, aux nécessités de former des majorités locales ou nationales.
À deux reprises aux élections présidentielles, quand le RN menaçait victoire, je n’ai pas hésité à voter blanc au second tour, ne souhaitant pas apporter ma voix à Emmanuel Macron que j’ai toujours considéré comme un dangereux imposteur. L’actualité me donne chaque jour un peu plus raison. Eh bien, puisque j’ai été capable de prendre ce risque-là, je le prendrai si besoin lors des prochaines échéances, municipales, présidentielles, législatives, dans un ordre chronologique que je ne connais pas encore. Je ne ferai pas campagne, je ne rejoindrai pas de comité de soutien, et je voterai blanc, si la formation politique que j’aurais vocation à soutenir ne respecte pas les règles d’accessibilité.
Ma voix n’est pas grand-chose, mon engagement est l’essence de ma vie. À plusieurs reprises, j’ai pris des décisions de rupture parce que j’avais le sentiment de militer dans des organisations et avec des personnes dont les comportements étaient contraires à leur programme et à leur valeur. Je me retrouve aujourd’hui dans cette même position. Je soutiens des élus et des organisations dont le comportement au quotidien et en campagne n’est pas conforme avec l’idéal qui est le mien et qui est inscrit dans leur programme politique.
En clair, si vous ne respectez pas l’égalité des droits, la lutte effective contre les discriminations, si vous vous asseyez sur la citoyenneté des personnes handicapées, alors je ne vous soutiens pas. Je pourrai m’expliquer dans les détails avec qui le voudra ; mais si cette révolution antivalidiste n’a pas lieu, alors, ce sera sans moi.