Ce billet aurait dû s’appeler « Dégueulasse » ; j’ai pensé que « Octobre pas rose » serait peut-être plus… Je ne sais pas trop. Qu’importe.
Cet été, une amie, dans le cadre du dépistage systématique du cancer du sein, a eu un résultat positif sur une mammographie. Le centre de radiologie privée où elle a fait cette mammographie (et le radiologue qui s’est vanté d’avoir fait un diagnostic hors du commun) l’a orientée vers une super extraordinaire chirurgienne gynécologue qui exerce dans un cabinet pluridisciplinaire qu’elle a créé. Le site de ce cabinet indique une installation récente et des tarifs de consultation qui me faisaient tiquer.
Je sais ce que c’est que d’être pris dans un tunnel quand on a un diagnostic de ce type. Je n’ai donc pas fait de commentaires sur le (non)choix fait par cette amie qui avait besoin d’une prise en charge rapide et réconfortante. Cela a été le cas. Le revers de la médaille, c’est tout l’argent qu’on lui a pris, en consultations, en chirurgie, en anesthésie, en examens… Au fil du temps, elle a commencé à trouver la pilule amère, ce d’autant que les commentaires qui étaient faits sur le cancer qui lui a été diagnostiqué n’étaient pas d’une cohérence absolue.
Quelques jours plus tard, elle m’écrit « J’ai été prise à Curie ». Je trouve l’expression particulièrement parlante pour dire combien un patient peut se sentir démuni. Elle a dit ça comme si elle avait été prise dans telle grande école ou dans tel emploi de qualité. Non c’est à l’Institut Curie et je suis désormais certaine qu’elle sera correctement prise en charge, même si la gynécologue chirurgienne privée était sans doute plus caressante, considérant sa nécessité de s’attacher financièrement sa patientèle.
Pour ma part, je reste profondément choquée par cette expérience qui nous rappelle que la médecine privée en France, cette même médecine qui tire l’essentiel de ses revenus de la dépense publique par le biais du budget de la Sécurité sociale, ne manque pas une occasion de plumer les patients par des dépassements d’honoraires qui sont de plus en plus importants et indécents. Je vais reprendre un adjectif cher à ma mère pour désigner ce genre de choses : c’est obscène. Exactement.