Airbag

Le 8 janvier dernier, j’entends un reportage sur France Info à propos d’airbags qui, quand ils se déclenchent, sont susceptibles de blesser les conducteurs voire les tuer. Je n’écoute pas plus que ça ce reportage jusqu’à ce que j’entende la phrase suivante : « On ne va pas mettre cinq mille personnes au chômage pendant un an pour juste changer une pièce. » ; j’ignore qui l’a prononcée, si c’était une personne qui défendait le point de vue des constructeurs automobiles ou si c’était quelqu’un qui dénonçait le défaut d’intervention de ces constructeurs pour un problème qui dure depuis une dizaine d’années.
J’ai cherché des informations et je suis tombée sur l’article de France info correspondant au reportage que j’ai entendu. Le chapeau m’a fait brandir : sous un titre qui demande pourquoi les rappels sont si tardifs, je lis : « Depuis 2016, au moins 15 personnes ont été tuées par l’airbag de leur voiture en France, dont 14 en Outre-mer. ». La réponse à la question posée dans le titre est évidente : parce que la France est un pays raciste sur fond de colonialisme peu assumé ; et s’il y avait eu quinze morts sur le territoire métropolitain, sans doute que les rappels auraient été plus rapides.
Cette affaire me semble emblématique de ce que produit le libéralisme conjugué au colonialisme, et la manière dont les constructeurs automobiles se moquent de la vie des gens. L’article est très long mais il est très explicite. Ce matin, 21 janvier 2025, de nouveaux rappels sont annoncés par Citroën. Combien de morts encore faudra-t-il pour que cette affaire soit réglée ?

NB. J’apprends au moment où je mets en ligne ce billet que l’UFC Que choisir dépose plainte contre Citroën. C’est bien. C’est un peu tard, même si l’association a lancé une alerte six mois plus tôt… non ?