En droite ligne de mon billet précédent, j’ai entendu un micro-trottoir fait à Lyon destiné à nous dispenser la bonne parole catastrophiste sur les conséquences de la censure et le discours du président de la République à la télévision. Une dame a déclaré ne plus s’intéresser à la politique ni voter car « Ils ne font rien pour nous. »
Malheureusement, aucun journaliste ou expert n’est venu expliquer en quoi on peut démentir cette phrase aux milliers (millions ?) de personnes qui pensent la même chose que cette femme. Adopter une motion de censure n’est pas « ne rien faire pour les Français·es ». C’était en l’espèce refuser un budget antisocial qui aurait très certainement mis cette femme dans des difficultés supérieures à celles qu’elle a évoquées (salaire, protection sociale).
De la même façon, il n’a pas été spécifié que la réaction du président de la République qui ; d’une part, nous dit que l’on n’a rien compris, indiquant par là que nous sommes tous des abrutis et qu’il peut continuer à faire ce qu’il veut puisque nous ne comprenons rien ; et qui d’autre part, préfère un gouvernement technique, entendre un gouvernement avec ses amis politiques plutôt que de nommer un Premier ministre issu de la majorité parlementaire constituée par le Nouveau Front populaire ; c’est « faire quelque chose » (en bien ou en mal). [Je sais, ma phrase est complexe mais je suis sûre que vous me suivez.]
Si le service public de l’information acceptait de proposer d’autres modèles économiques et sociaux que celui qui assoit ses privilèges de classe, peut-être que les électeurs seraient un peu plus éclairés. Mais il est ce que l’ordre établi lui demande : le fossoyeur de l’intelligence, un manipulateur de l’information, un suppôt de l’ultralibéralisme.
Je sais, je vais loin. C’est parce que je suis en colère. Très. Si besoin, que l’on me traîne devant le tribunal pour diffamation ; je m’en réjouis car ce serait là une belle occasion de défendre autre chose que la soupe nauséabonde que l’on nous sert. Dans un tribunal ? Quels espaces avons-nous ? J’ai ce blogue, j’en profite. Tous les autres sont bons à prendre.
NB. J’ai fait une perfusion d’immunoglobulines la veille d’écrire ce billet. Je plaiderai l’affolement des anticorps.