Mode jetable (fast fashion)

L’arrivée d’un géant chinois de la mode jetable au BHV fait couler beaucoup d’encre. Lors de radiotrottoirs, les journalistes interviewent les consommateurs pour savoir pourquoi ils achètent sur ces plates-formes. Je remarque d’abord que ce sont toujours les autres qui achètent, jamais les personnes interviewées. Passons…
Je note deux arguments majeurs. Le premier est que ces sites vendant des articles que l’on ne trouve pas ailleurs. Je l’ignore, je n’y suis jamais allée. Le second est l’argument du prix avec une phrase un peu type : « Il y a des gens qui n’ont pas les moyens de s’acheter un pantalon à 50 €. »
C’est vrai.
Par contre, même à Paris, réputé pour avoir des prix toujours plus élevés que dans le reste de la France, on peut facilement trouver des pantalons à 5 € ou 10 €. Il y a les solderies, la seconde main, et un certain nombre d’enseignes qui, en surveillant les promos et les soldes, proposent des vêtements à ces prix-là. On peut également s’en procurer en ligne sur des sites français, comme les VPC de nos grands-mères, qui se sont modernisées et sont tout à fait performantes sur la livraison et la qualité des produits.
Mais peut-être que, dans la mode jetable, 5 € c’est déjà cher ? Je ne sais pas. J’ai par contre entendu qu’il s’agit de vêtements d’une telle médiocrité en termes de matières premières qu’ils sont portés une fois, deux fois, maximum trois fois. Jetable, donc.
Alors que j’écris ce billet, j’ai sur le dos une polaire que j’ai achetée à la fin des années 90 à l’occasion de soldes dans une enseigne grand public rue de Rennes. Je ne sais pas combien je l’ai payée mais je n’ai jamais payé mes vêtements très chers à de rares exceptions.
Cette polaire est impeccable. Elle est plus vieille que de nombreux consommatrices et consommateurs de la mode jetable qui ne conçoivent sans doute pas de porter un vêtement autant de temps ! N’est-il pas là le problème ? Le fait que l’ultralibéralisme place le look au top de la nécessité sociale avec l’idée qu’il faut en changer très régulièrement comme signe extérieur de soumission à l’ordre établi ?
Je ne vois que ça.