Diminuée

diminué, ée p. p. adj.
1 Rendu moins grand. — Archit. Colonne diminuée, qui va en se rétrécissant de bas en haut. — Mus. Intervalles diminués, rendus plus petits au point de n’être plus consonants. Ut dièse-si bémol est une septième diminuée.
2 (Personnes). Amoindri, affaibli, bas (➙ fig. Appauvrir, p. p.).
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Ce matin du 24 septembre 2025, France Info évoque feu Claudia Cardinal. Il est question d’une de ces dernières apparitions publiques. Le journaliste à ces mots : « déjà diminuée… » Je n’écoute qu’à moitié la fin de la phrase mais entends « néanmoins toujours fascinante », ou quelque chose comme ça.
Je m’empare de ma tablette pour noter car cet usage de l’adjectif « diminué » me hérisse le poil. Quand on vieillit, ou quand on est malade, on est, en comparaison d’une personne jeune et en bonne santé, considéré comme moins vif, moins beau, moins rapide, moins, moins, moins. Cette manière d’appréhender l’âge et la vieillesse comme quelque chose qui diminue est légion. Qui diminue quoi ? Nos capacités.
Il s’agit donc d’une vision « capacitaire » de l’individu, autrement dit validiste, les deux mots signifiants peu ou prou la même chose.
On me rétorquera que cette diminution des capacités est une réalité. C’est exact et je l’éprouve tous les jours. Pourquoi alors je m’en offusque à propos de Claudia Cardinal ? Tout simplement parce qu’il n’était pas nécessaire d’évoquer sa dernière apparition publique au prisme de ses capacités perdues. Ne suffisait-il pas de dire qu’elle était présente sans stigmatiser ce qu’elle aurait perdu et en évoquant ce qu’elle avait toujours (son charisme, son intelligence …) voire ce qu’elle avait de plus ?
Il est particulièrement difficile, dans notre culture ambiante, d’envisager les choses sous cet angle même pour soi-même, surtout pour soi-même ! Et pourtant, n’est-ce pas la seule voix possible vers la résilience (faire quelque chose de ce qui arrive) et la plénitude qui va avec ?