Narcotrafic

Depuis quelques mois, le terme de « narcotrafic » fait fureur, qu’il s’agisse du dealer de quartier ou du grand organisateur. Une loi a été votée pour « lutter contre », une première prison de haute sécurité s’est remplie de narcotrafiquants émérites (renouant là avec les fameux QHS que l’on — au moins moi — espérait définitivement abolis), les hommes politiques (plus rarement des femmes) rivalisent de discours alarmistes et « solutions » répressives, les médias ne cessent d’en rajouter des couches… La Colombie puissance Sicile, pas moins.
Je ne conteste pas l’augmentation des crimes et délits liés au trafic de drogue ni l’augmentation des quantités saisies qui tendent à démontrer une augmentation de la circulation des drogues sur notre territoire. Je souhaite simplement interroger le traitement politique, judiciaire, administratif et médiatique de la chasse aux stupéfiants avec simplement deux séries de questions. Je vais finalement reprendre peu ou prou, en plus resserré, ce que j’avais écrit dans un billet du 1er septembre 2023, preuve, s’il en est, que les discours ne changent pas, ni les actes, ni l’inefficacité du tout-répressif.
À qui profite le crime ? Autrement dit, où va l’argent généré par les narcotrafics ? Qui en tire le plus grand bénéfice au-delà du petit trafiquant en bas de chez moi en mode survie ? Et quel est son impact sur l’économie nationale et la sacro-sainte croissance ?
Ma deuxième question concerne les consommateurs ; je constate qu’il n’en est absolument pas question dans tout ce que je lis et entends, comme s’il y avait un trafic de drogue, avec de méchants trafiquants et pas de consommateur, si ce ne sont ceux qui participent au trafic. Étrange ? Existe-t-il des campagnes de prévention ? Un budget contre les addictions ? Une interrogation nationale sur pourquoi nos concitoyens consomment autant de drogues légales (alcool, psychotropes) et illégales ?
— Ils sont malheureux.
Sans doute Caddie, sans doute. Mais pourquoi à ce point et sans autre solution ?
— Pourquoi tu demandes alors que tu as la réponse ?
Parce que ma réponse n’est pas une vérité Caddie, juste une manière de penser le monde ; bien minoritaire.