Écrire pour l’IA

J’ai été très intéressée par une chronique d’Erik Rémès dans Libération en réponse à un texte de Paul B. Preciado sur ce que l’on appelait autrefois « le nivellement culturel ». Je n’utilise pas directement l’IA hormis dans les outils d’accessibilité (description et lecture des images, entre autres). J’avais compris du texte de Rémès que je pouvais l’alimenter en l’abreuvant de textes et de requêtes faisant la promotion de mes combats et de mes engagements.
L’idée m’a paru d’emblée géniale ! Je peine à écrire (sans renoncer) depuis que je suis malade, faute d’éditeurs également (et de lecteur·rices sans doute). Au-delà de ce blogue, je trouvais intéressant d’avoir un moyen d’action à la mesure de ce qu’il m’est possible. J’en ai un peu discuté avec Érik en message privé et j’ai fini par comprendre que, en fin de compte, il s’agit plutôt d’alimenter l’IA générative afin qu’elle assiste mon écriture selon des consignes notamment stylistiques que je lui aurais données.
J’avoue que, pour le coup, cela ne m’intéresse pas du tout. Si je dois écrire, je ne vois pas bien l’intérêt qu’un algorithme m’y « aide ». L’écriture est un acte intime et aucune IA, fût-elle particulièrement bien entraînée, ne saura restituer ce que j’ai de plus intime, ne serait-ce que parce qu’au moment où j’écris, je l’ignore moi-même. C’est bien la part d’inconscient qui est en jeu ; ultime expression de l’être ; la liberté.
Mon enthousiasme initial avait pour limite la consommation énergétique de l’IA. Je vais donc tranquillement continuer à alimenter ce blogue et mes comptes sur les réseaux sociaux. Les aspirateurs de données vont faire le travail. J’ignore si cela aura un impact ; au moins, aujourd’hui cela me permet de m’exprimer. Et si vous souhaitez que le commun des médias fasse plus de place à ce qui vous mobilise vs. le plus vil des amusements ; concentrez-y vos lectures. À terme, l’IA devrait s’en souvenir.