J’étais ce matin du 8 mai 2025 à la commémoration du 80e anniversaire de l’armistice de la Seconde Guerre mondiale. La cérémonie a été plus longue que d’habitude car nous avons entendu nos deux députés en plus du chef des anciens combattants et de la maire. Celle-ci nous a fait un discours particulièrement émouvant et bienvenu. Par contre, le chef des anciens combattants nous a servi un discours creux, réactionnaire, raciste et validiste. Je sais, ça fait beaucoup mais tout cela va si bien ensemble !
En aparté d’une phrase de son discours, il a commencé par définir les Tziganes comme je cite « une tribu gitane d’Europe de l’Est ». Je suppose qu’il a fait cet aparté car, à côté de lui, étaient des collégiens qui ont peut-être réagi au mot « Tzigane ». Je ne sais pas. Je ne sais pas non plus comment j’aurais défini spontanément les Tziganes pour quelqu’un qui ignore qui ils sont. Je n’aurais de toute façon pas utiliser le terme de « tribu » (ce que fait mon dictionnaire ; misère !), j’aurais, je pense, dit « peuple », d’Europe de l’Est certes, en continuant sur les oppressions dont ils ont été, dont ils sont toujours les victimes.
Notre brave ancien combattant ne s’est pas arrêté là. Il a cité dans son discours une partie des personnes exterminées dans les camps nazis et ainsi évoqué les « handicapés mentaux ». Quid des autres ? Il n’a bien sûr pas cité les homosexuels, sans doute parce qu’il pense qu’il s’agit d’une tribu de handicapés mentaux ! Je me moque de lui faire ce procès d’intention ; la manière dont il a évoqué à plusieurs reprises « notre empire colonial » avec une pointe de fierté et de regret national fait que je n’ai aucune amabilité à l’égard de ce monsieur.
Je regrette profondément qu’il soit autorisé à s’exprimer avec un discours entaché d’une pensée qui n’est pas loin de celle qui a justifié les crimes contre l’humanité de la Seconde Guerre mondiale. Quand, en plus, il finit son discours en nous appelant à l’unité, revendiquant des valeurs communes entre lui et moi … Là, franchement, cela relevait de l’indécence. Je m’en suis ouverte à ma députée qui m’a promis d’aller lui expliquer qui sont les Tziganes. Qui sait ? Cela sera peut-être utile.