Je lis le 30 octobre dernier dans un microbillet X de l’AFP l’information suivante : « Un septuagénaire jugé depuis lundi devant les assises à Troyes pour l’assassinat de son épouse malade a été acquitté. Le parquet avait requis huit ans de prison (…). Il avait reconnu avoir étranglé son épouse mais assurait l’avoir « euthanasiée » à sa demande pour qu’elle ne souffre plus. »
Je n’ai pas l’habitude de commenter les décisions de justice car j’ai bien conscience que je n’ai pas toutes les données des dossiers. Je ne commenterai donc que les éléments de fait qui sont donnés. J’ai évoqué l’euthanasie dans un billet récent ; je vous y renvoie.
Un assassinat est un homicide volontaire commis avec préméditation. D’emblée, je remarque qu’un homme qui a assassiné sa femme est acquitté. On nous dit ensuite qu’il l’a fait à la demande de son épouse pour lui éviter des souffrances. À ma connaissance, je ne crois pas qu’une femme n’ait jamais été jugée pour avoir assassiné son époux pour lui éviter des souffrances, à lui. Éviter des souffrances à elle, oui nous avons quelques exemples majeurs où l’acquittement n’a pas été au rendez-vous. Je pense à Jacqueline Sauvage, bien sûr, et à tant d’autres.
Je comprends du verdict sur cette affaire que l’accusé a réussi à convaincre les jurés de sa bonne foi. Dont acte. Je regrette juste qu’il n’y ait pas eu une peine de prononcée quitte à ce qu’elle ne soit pas exécutée car je trouve que ce verdict donne un très mauvais signal au patriarcat et à ce droit de tuer qu’il accorde aux hommes. Zut ! J’ai commenté le jugement. Tant pis.
NB. Le parquet général a fait appel. Chacun aura compris ce que j’en pense.