[Blogue V1 2010-2022 – Réédition]
C’est la troisième fois que je décide de quitter une maison d’édition avec un motif commun : le mépris porté à mon travail voire à ma personne. Ce mépris s’est exprimé de manière différente : propos sexistes et autoritarisme pour l’une, mise en forme de l’objet livre en contradiction sémantique avec son contenu pour la seconde, corrections orthographiques erronées et nivellement stylistique par le bas pour la troisième. Il y en a eu également une quatrième chez qui je n’ai pas signé sur ce même argument, augmenté d’une suffisance inversement proportionnelle à l’âge de la capitaine.
Chaque fois que je suis partie, j’avais des manuscrits en stock et aucune perspective d’être éditée. Je suis néanmoins partie car il n’est pas question pour moi de travailler avec des entreprises qui ont le mépris en cœur de métier. Je n’ai pas besoin d’éditeur pour écrire ; par contre, il serait bon que les éditeurs (et les libraires aussi) n’oublient pas trop que sans auteurs (et sans lecteurs) ils ne sont rien.
Ces départs m’ont aussi permis, à chaque fois, de repenser mon travail en faisant une pause, me nourrir du monde, lire, mener d’autres projets toujours en lien avec l’écriture pour être une écrivaine vivante, en constante adaptation, toujours en quête de cette si délictueuse sublimation qui porte à la création. Je ne suis pas inquiète. Je vis dans l’écriture. Si un nouvel éditeur croise mon chemin, vous aurez d’autres livres à lire. Sinon, je trouverai bien un moyen de vous donner à lire.
En attendant, tous mes livres ne sont pas épuisés, notamment en occasion. Bonnes lectures !