Un jour, la mise en garde de la RATP concernant des pickpockets, vue et entendue déjà un bon nombre de fois, m’a sautée aux yeux. Il y est écrit : « Pour ne pas tenter les pickpockets, fermez bien votre sac et surveillez vos effets personnels. » Sur mon lieu de travail, il y a souvent des personnes qui laissent leur sac par terre pour prendre une photo, laissent leurs affaires sur un banc le temps d’aller passer un appel téléphonique et qui obligent à déclencher des procédures d’« objets suspects ». Mais, nous ne considérons pas pour autant qu’elles sont responsables des vols à la tire dont une partie visiteurs sont tous les jours victimes.
L’annonce de la RATP me pose problème : n’est-ce qu’une responsabilité personnelle si on se fait voler ? Ce serait la faute des tentateurs de pauvres pickpockets auxquels on met sous le nez des objets de convoitise qui les obligent à céder à leur pulsion ? Je comprends que l’on considère que chacun doive prendre la responsabilité de ses affaires. Pour autant, de là à considérer que c’est « tenter » alors que les pickpockets parisiens sont essentiellement des réseaux mafieux et très rarement des voleurs occasionnels, encore moins d’opportunité, n’est-ce pas aller trop loin ? Pourquoi ne pas préconiser de fermer son sac et surveiller ses affaires pour limiter les risques de vol ou inviter à prendre ces mesures « Contre les pickpockets » ? Est-ce une façon de désengager la responsabilité de la régie de laisser à chacun la culpabilité d’avoir tenté celui qui l’a volé, un relent du « Elle l’a bien cherché ! » de la tentatrice des pauvres violeurs poussés à bout ? Cela a en tous les cas les mêmes relents de condamnation de ces victimes tout de même toujours un peu coupables…
En effet ! Cela ne peut que faire penser à ces discours qui laissent croire qu’une femme qui se fait violer avait une jupe trop courte… Je n’y avais jamais prêté attention ! Merci de ta vigilance ! 😉