Les commentaires d’un billet de Cécyle reviennent sur le mot qu’elle avait lâché « rêve »…
C’est bien un rêve marchandé, pas seulement par les grands magasins, mais aussi à l’intérieur des familles. Le Père Noël ne vient déposer des cadeaux qu’aux enfants sages. On oublie qu’ils doivent être bien obéissants pour avoir le droit de rêver, sinon c’est le Père Fouettard qui viendra leur rendre visite. Il faut donc se conformer à ce qui est décidé pour rêver, tout comme il faut être dans une norme sociale (hétérosexuelle, avec des garçons prêts à combattre les dragons et s’agenouiller devant les filles pour obtenir qu’elles s’attellent à être mettre au monde « de nombreux enfants »). Rien étonnant alors que Noël soit le lieu d’une débauche de clichés de genre.
Noël est donc un chantage de fin d’année à la domination, tout comme être privé de dessert l’est à la fin du repas. Jusqu’au dernier moment, il est possible d’affirmer « Tu n’auras pas de cadeaux si tu n’es pas sage ! » Ce n’est pas du rêve, c’est de l’espoir d’être récompensé de ses bons et loyaux services. Or, la servilité n’a pas grand-chose à voir avec le respect ou l’amour du dominé pour le dominant.
Le rêve me semble être celui où un être humain peut se projeter dans ce qu’il veut, ce dont il a envie, ce qu’il ressent d’heureux pour lui. Donner du rêve à un enfant, c’est lui dire, en lui en donnant les moyens, « Vis comme tu le souhaites pour être heureux dans le respect des autres ! » au lieu de « Vis comme les autres veulent que tu vives pour être (eux) heureux ! » C’est le plus cadeau à offrir, non ?
Cela me rappelle ce billet sur un balado de Claude Halmos.
Vive l’amour qui donne la liberté comme principal présent !
Ah le bonheur de faire comme tout le monde ! Quelle blague !
Et la Mère Fouettarde, elle vient quand ?
Quand la mère des gosses rechigne à faire la vaisselle !
Si la mère « Fouettarde » passe dans le Béarn : Moi, je ne veux pas faire la vaisselle !!!
Je croyais qu’en un coup de langue les chiens faisaient la vaisselle. Exploitez-les ! 😉