Il n’y a pas longtemps, j’ai participé à un jury de recrutement. À la question de ce qui motivait son choix de la fonction publique, une postulante a répondu que c’est « l’esprit d’équipe », qu’elle y avait rencontré au cours d’un contrat, contrairement à ce qu’elle avait vécu ailleurs. Ceci nous a réjouis, jusqu’à ce qu’elle ajoute, pour compléter son idée « c’est bien le côté grégaire ». Cela m’a d’abord sidérée avant de m’atterrer. J’ai supposé qu’elle ne savait pas exactement ce que cela voulait dire, mais je me suis dit que ce soit le cas ou pas, c’était peut-être de toutes les façons sa manière de considérer le positif de l’esprit d’équipe. Au fond, c’est ça qui m’afflige le plus !…
Quand Isabelle m’a raconté cette histoire, je lui ai demandé le sens de « grégaire », adjectif que je n’utilise pas. Elle m’a donné celle qui arrive en troisième position dans Le Petit Robert, associée à la mention « spécialt » soit « spécialement : dans un sens plus étroit, moins étendu » : « Qui porte certains individus à suivre docilement les impulsions du groupe où ils se trouvent. Esprit grégaire (= moutonnier). »
Si l’on remonte d’un bon siècle avec le Littré, la définition de « grégaire » se limite à « Terme de zoologie. Animaux grégaires, animaux qui vivent par troupes. »
Peut-être la candidate a-t-elle cru que la fonction publique était comme une quatrième arme de la République ? C’est vrai qu’elle devient si muette…
En écrivant ce billet, j’ai cherché d’où vient l’expression « mouton de Panurge » que j’utilise sans en connaître l’origine. Ah ! ce blog, quelle belle occasion de se cultiver.
Ça, ça me fait mourir de rire ! 😀 Elle a été embauchée ?
Je ne sais plus. Je ne crois pas, sans être sûre. Et j’ai oublié son nom. Rhôôôôô, le manque d’esprit d’équipe :o)